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Marchés céréaliers Quelles perspectives sur le marché mondial du blé pour les mois qui viennent ?

Sur 2024/25, le Conseil international des céréales s'attend à une hausse de la production et de la consommation mondiales de blé, et à une baisse des échanges.

Production, consommation et échanges mondiaux de blé : le Conseil international des céréales livre ses prévisions pour la suite de la campagne de commercialisation 2023/24, et pour la campagne 2024/25.

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Est-ce que le blé peut rester aussi peu cher en 2024/25 ? C’est la question que tous les acteurs de la chaine de valeur des grains se posent ! Voici un panorama de la situation du marché du blé pour que chacun se fasse son avis.

Les échanges mondiaux de blé pour la campagne de commercialisation 2023/24 devraient s’établir à 201,2 millions de tonnes, soit 3 % de moins que le pic de l’année précédente, mais la baisse des prix mondiaux à l’exportation stimule actuellement la demande de certains acheteurs en Europe et en Asie.

Une demande soutenue de blé de qualité inférieure à prix compétitif en provenance de l’Ukraine, fait remonter les projections d’importations pour l’UE à 10,7 Mt, soit 1,7 Mt de moins que le record de la campagne précédente.

Les données de transport maritime en temps réel montrent également des flux continus et solides depuis la région mer Noire vers la Turquie et le Pakistan, soit 9,3 Mt dans le premier cas et 3 Mt pour le second.

Sur la base des échanges notifiés à ce jour, les perspectives d’importations pour l’Indonésie et l’Ouzbékistan sont aussi améliorées, mais celles de la Chine et de la Tunisie sont revues à la baisse.

Les estimations de récolte accrues pour les exportateurs de l’hémisphère Sud ont gonflé des disponibilités mondiales exportables déjà abondantes, avec des expéditions par l’Australie en hausse de 0,5 Mt d’un mois sur l’autre, à 19,4 millions (32,3 millions sur la campagne précédente).

Comme les prix offerts restent inférieurs à ceux des origines concurrentes, les expéditions prévues par la Russie et l’Ukraine sont respectivement relevées à 51 Mt et 16,1 Mt, tandis que celles des États-Unis sont abaissées à 19,5 Mt.

Vers une hausse de la production mondiale de 10 Mt en 2024

Les prévisions de récoltes mondiales 2024 sont portées à 799 Mt, contre 789 Mt en 2023. Cette hausse se base essentiellement sur une amélioration des rendements compensant la réduction des superficies.

Hormis quelques inquiétudes liées à une humidité excessive en Europe septentrionale, les perspectives des principaux fournisseurs de l’hémisphère Nord sont dans l’ensemble positives. Du côté des importateurs, la sécheresse devrait à nouveau limiter les récoltes dans certains pays de l’Afrique du Nord. La météorologie va donc avoir un rôle jusqu’au dernier moment !

La production de l’UE, tous blés confondus, devrait diminuer pour la troisième année consécutive, à 130,5 Mt. La contraction de 2 % reflète des superficies moindres dues à des sols saturés en eau qui ont empêché les agriculteurs de concrétiser leurs intentions de semis, notamment en France et en Allemagne.

Les conditions météorologiques de début de campagne pour la Russie restent favorables, toutefois la tendance à la baisse des prix a fait tomber les superficies cultivées à leur plus bas niveau en trois ans.

Une chaleur inhabituelle s’est maintenue dans toute l’Ukraine au cours du mois de mars, mais les semis devraient régresser à leur plus bas niveau en plus de dix ans. La production pourrait chuter de 15 %, pour tomber à 24,5 Mt.

Aux États-Unis, les conditions pour le blé d’hiver se sont dans l’ensemble nettement améliorées par rapport aux dernières années. En tenant compte des prévisions préliminaires faisant état d’une légère réduction des surfaces en blé de printemps, le total de la production devrait augmenter de 5 %, pour atteindre 51,6 Mt.

Les conditions de culture en Inde ont été bénéfiques pendant la majeure partie de la campagne, avec des réserves d’humidité du sol suffisantes et des températures proches des normales saisonnières. La production pourrait atteindre un nouveau sommet ; elle est provisoirement placée à 110,0 Mt (+ 2 %).

Hausse pour la consommation humaine, repli pour l’alimentation animale

La consommation mondiale de blé en 2024/25 devrait se hisser à 804 Mt. Alors que les utilisations dans l’alimentation humaine devraient augmenter de 1 %, la demande pour l’alimentation animale pourrait reculer de 4 % par rapport au pic de l’année précédente à 149 Mt.

On s’attend également à une baisse de 2 % des échanges mondiaux de blé en 2024/25, à 196,4 Mt. La baisse en glissement annuel est principalement liée à une contraction attendue des besoins d’importations dans l’UE, une amélioration des récoltes chez les principaux importateurs et une baisse des livraisons à certains pays d’Asie, notamment à la Chine, mais aussi à la Turquie et l’Indonésie.

La Russie devrait rester le plus grand exportateur mondial mais les volumes d’origine Mer Noire pourraient reculer de plus de 4 %.

Des excédents exportables plus faibles sont également envisagés dans l’UE, au Kazakhstan, mais, dans le premier cas, un report considérable devrait limiter la baisse des expéditions d’une année sur l’autre.

Avec des disponibilités potentiellement plus vastes et du fait d’une concurrence moindre à l’exportation, les livraisons en provenance d’autres origines clés devraient augmenter, mais resteront probablement en deçà des records historiques.

L’incertitude sur le marché mondial du blé va donc encore prédominer jusqu’au début de la récolte 2024.

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